Ce livre est épuisé. Vous en retrouverez les grandes lignes révisées et enrichies
dans Le Rendez-vous intérieur
Résumé
Les hypothèses développées autour de la pensée créatrice induisent que nos pensées sont le point de départ de toutes nos réalisations et que tout existe d’abord dans notre imagination.
Mettre en pratique la pensée créatrice au quotidien, c’est réussir à modifier systématiquement nos pensées, à transformer la peur en confiance et les scénarios d’échecs en scénarios de succès.
Quelques secondes seulement sont nécessaires pour effacer d’une bande magnétique un mot ou une phrase et pour enregistrer autre chose par-dessus… De la même façon, pour que notre vie change, il nous suffit d’imprimer la bonne information dans notre subconscient. En d’autres termes, ce livre nous propose de renverser la vapeur lorsqu’une situation ne nous convient pas et de trouver des solutions nouvelles, parfois inattendues. Il apporte, à l’aide de techniques simples, des réponses claires et efficaces.
Pour voir les choses changer dans notre vie, il faut commencer par les changer dans notre tête.
En devenir conscient, c’est permettre à notre esprit de continuer à grandir. C’est naître une deuxième fois.
Table des matières
Chapitre 1 : La pensée créatrice : nous sommes ce que nous pensons
La pensée crée
L’être humain et les niveaux de conscience
L’intuition retrouvée
La pensée est une vibration
Notre entourage perçoit nos pensées
Les autres sont notre miroir
Modifier l’image
Quelques règles de base
Chapitre 2 : Ce qui nous limite
La responsabilité
Les références collectives et personnelles
Notre histoire personnelle nous limite
L’école, première grande confrontation aux autres
Les pièges et malentendus du langage (+ exercices)
La peur de la facilité – est-ce bien d’aller bien ?
Le manque de confiance en soi
La peur de l’agression (+ exercices)
Chapitre 3 : Ce qui nous fait croire qu’il est difficile de réussir
La pensée positive est-elle vraiment efficace ?
Assistance et culpabilité
Basculer du positif vers le négatif (+ exercice)
La justification par le passé
La peur du bonheur
Chapitre 4 : Faire les bons choix
Accepter le bonheur en soi
Commencer par soi-même, s’aimer (+ exercices)
Tout est possible, tout est généré par soi
Se fixer des objectifs (+ exercices)
Nous sommes tous des créateurs
Retrouver sa liberté
Ne pas freiner par la volonté – le lâcher prise
Ecouter son intuition
L’affirmation
Chapitre 5 : Techniques
A chacun la sienne : relaxation et visualisation
Quelques exercices de visualisations
- le voyage
- l’arbre
- la cascade/rencontrer ses guides
- les petits lutins/le laboratoire intérieur
- l’animal
- la vision chamanique de l’animal de pouvoir
- le retour à la réalité ordinaire
Visualiser
- exercices de familiarisation à la visualisation
Pour une meilleure connaissance de soi
- l’enfant intérieur
- l’homme et la femme intérieurs
- description de son père et de sa mère
Ecrire est un exercice majeur
Chapitre 6 : La prédestination et le libre-arbitre
Karma/régressions
Astrologie et prédestination
Voyance – médiumnité
Nous avons tous des dons de voyance
Les rêves
Chapitre 7 : La relation à l’autre
La relation à soi
Changer l’image
Le ressenti
Exercice de l’oreiller
La communication dans la relation amoureuse
Chapitre 8 : Guérir
Pourquoi la maladie ?
Les maladies contagieuses
Les maladies de naissance
Comment éviter la maladie
Guérir par l’image et la visualisation
Apprendre à aimer son corps (+ exercices)
Comment rester en bonne santé (+ exercices)
Chapitre 9 : Réussir
Réussir au quotidien
Une journée
les transports en commun : le métro
au travail
Le soir, le retour à la maison
la télé – les infos
visualisations de paix et d’abondance dans le monde
le coucher : exercice pour retrouver calme et détente
pour les insomniaques
visualisation et programmation des rêves
visualisation et programmation du réveil naturel
L’abondance : n’hésitez pas à demander (+ exercices)
Une deuxième naissance
Extraits
Les hypothèses développées autour de la pensée créatrice induisent que nos pensées sont le point de départ de toutes nos réalisations et que tout existe d’abord dans notre imagination. C’est ce qu’il est primordial de comprendre et d’accepter.
En d’autres termes, toutes les informations que nous acceptons consciemment sont aussi acceptées par le subconscient. Ce dernier est sensible à la suggestion qu’elles exercent et aura tendance à les répercuter, sur notre corps, par des manifestations physiques et sur notre entourage, par des signaux télépathiques. Le subconscient les traduit comme il les reçoit, sans jamais les remettre en question, qu’elles soient vraies ou fausses. Et c’est pourquoi, lorsque nous désirons très vivement quelque chose, nos pensées conscientes le transmettent à notre subconscient qui, l’acceptant sans discuter, l’intègre aussitôt. C’est sur ce postulat qu’est basée la pratique de la pensée créatrice.
Et plus nos convictions sont fortes, plus elles s’impriment aisément dans notre subconscient. D’où l’importance de rester vigilants et d’être très attentifs à nos pensées afin de bien les analyser et de repérer celles qui nous limitent. Notre vie est une succession de choix de pensées. Ce que nous croyons conditionne ce que nous vivons. C’est la loi de cause à effet. Selon que nous laissons la peur ou la confiance diriger notre vie, cela produit automatiquement des résultats différents, voire opposés à ce que nous souhaitons vivre.
Mettre en pratique la pensée créatrice au quotidien, c’est réussir à modifier systématiquement nos pensées, à transformer la peur en confiance et les scénarios d’échecs en scénarios de succès.
Quelques secondes seulement sont nécessaires pour effacer d’une bande magnétique un mot ou une phrase et pour enregistrer autre chose par-dessus… de la même façon, pour que notre vie change, il nous suffit d’imprimer la bonne information dans notre subconscient. En d’autres termes, lorsqu’une situation ne nous convient pas, nous pouvons renverser la vapeur et trouver des solutions nouvelles, parfois inattendues.
Pour “voir” les choses changer dans notre vie, il faut commencer par les changer dans notre tête. En devenir conscient, c’est permettre à notre esprit de continuer à grandir. C’est naître une deuxième fois.
Quelques règles de base
Voici une vue d’ensemble non exhaustive des attitudes et suggestions “créatrices” à mettre en pratique au quotidien pour entreprendre cette démarche de transformation. Gardez toujours à l’esprit qu’une technique, une méthode, ne doit servir qu’à mettre le moteur en route. Elle permet d’assimiler une notion, d’installer des réflexes et de donner un certain confort à celui qui la pratique de façon à devenir ensuite une base et une référence utiles et sécuritaires. Une fois bien assimilée, on pourra alors la laisser de côté et se lancer soi-même dans sa propre recherche, en modifiant ou même en recréant cette technique.
Transformez toujours vos pensées négatives en pensées positives
Chaque fois qu’une pensée négative vous vient à l’esprit, soyez d’abord heureux de vous en être aperçu. Remplacez-la aussitôt par une pensée positive (cherchez la phrase ou l’image qui débloque la situation et la présente sous son meilleur jour) et prenez la résolution de ne plus vous laisser surprendre par une pensée qui vous limite. Faites-le comme un jeu ou une gymnastique et cela deviendra très vite un automatisme. Vous constaterez alors que plus vous vous détacherez des messages limités qui vous traverseront encore, moins vous en recevrez. Une fleur que l’on n’arrose pas s’étiole et une pensée à laquelle on n’accorde pas d’intérêt disparaît d’elle-même.
Efforcez-vous de toujours parler au passé de ce qui vous limite
Vos “défauts” ou vos échecs ne sont pas votre véritable nature. Ils ne représentent en fait qu’un certain nombre d’informations que vous entretenez à votre égard depuis toujours. Parlez d’eux au passé, cela leur donne moins de force et vous permet de garder à l’esprit votre objectif de transformation actuel et de vous y consacrer.
Ne jugez pas et pardonnez
Vous venez de dire, de penser ou de faire quelque chose de limité. Ne vous culpabilisez pas. Pardonnez-vous. Ce qui vient d’arriver fait déjà partie du passé et ne doit plus vous perturber. Ne culpabilisez pas non plus celui qui a exprimé quelque chose de négatif et pardonnez-lui également. C’est la meilleure façon d’évacuer le ressentiment et de retrouver la sérénité.
Remerciez
N’hésitez pas à remercier la vie, Dieu, vos guides ou vous-même, chaque fois que quelque chose de bien vous arrive mais aussi lorsque vous vivez une épreuve. Remerciez la journée qui commence ou celle qui vient de se terminer. Se plaindre entretient des pensées négatives et n’aide pas à se sentir mieux. Remercier en toute circonstance est un acte de foi qui porte ses fruits. Soyez heureux de ce que la vie vous permet de comprendre avec son lot de bonheur et de malheur.
Aimez-vous/commencez par vous-même
Pour savoir donner et recevoir, commencez par vous aimer et vous apprécier. C’est le premier pas vers l’autre. Aimez-vous en toutes circonstances et trouvez du plaisir à tout ce que vous faites, cela améliorera votre confiance en vous. Pour commencer, prenez l’habitude de vous féliciter. Félicitez-vous de votre bonne humeur, de votre bonne santé… Valorisez-vous à chaque occasion et n’oubliez pas de le faire également chaque fois que vous repérez une limitation, car même si vous avez commis une action dont vous n’êtes pas fier, cela vous a permis de prendre conscience de ce qui vous limite.
Changez l’image
C’est l’un des principes indispensables pour transformer son quotidien. Chaque fois que l’attitude de quelqu’un vous dérange, ne cherchez pas à le faire changer. Modifiez plutôt l’image que vous avez de cette personne. Imaginez toujours que, quel que soit son comportement, elle peut en avoir un autre. Si vous la connaissez bien, attachez-vous à vous rappeler ce que vous aimez chez elle et gardez cette image à l’esprit. Si vous la connaissez peu, imaginez alors comment vous préféreriez qu’elle agisse et gardez également cette image à l’esprit. Evitez d’en avoir d’autres et persévérez dans cette façon de voir. Il y a de grandes chances que cette personne prenne alors conscience du tort qu’elle vous fait et change d’attitude.
Vivez au présent
Concentrez-vous sur ce que vous pouvez faire, à chaque instant, pour améliorer votre vie. Vivez vos objectifs au présent en faisant ce qu’il faut, chaque jour, pour vous en rapprocher. Ne remettez jamais vos projets au lendemain et soyez attentif à ce que chacun de vos actes aille dans le sens de votre épanouissement.
Pensez à ce que vous voulez
Exercez-vous, la majeure partie du temps, à penser à ce que vous voulez et non, comme c’est souvent le cas, à ce que vous ne voulez pas. Ne vous battez pas contre… car cela suppose un effort qui peut disperser votre énergie. Or celle-ci est beaucoup plus efficace si vous l’utilisez pour obtenir quelque chose que pour éviter ou lutter contre autre chose.
L’autosuggestion
Votre subconscient est sensible à l’autosuggestion. Il obéit aux directives que vous lui donnez. N’hésitez donc pas à lui en faire régulièrement. Vous créez votre vie parce que votre subconscient reproduit exactement ce que vous croyez profondément et avec conviction.
La répétition (des exercices, des visualisations, des affirmations…)
La répétition doit être vue comme un entraînement de l’esprit pour le rendre plus souple et plus ouvert. Plus on croit, plus on a foi en un projet, moins il est nécessaire de répéter. Chacun doit trouver son propre rythme. Répéter est utile, surtout au tout début de la pratique de la pensée créatrice, car cela permet au subconscient d’évacuer les automatismes négatifs qui nous limitent, en les remplaçant par de nouvelles informations, et d’initialiser ainsi une forme d’automatisme positif. Comme pour apprendre une leçon, la répétition sert à retenir l’information. Nous demandons, en quelque sorte, à notre subconscient d’apprendre “par coeur” ces nouvelles instructions. Cependant, la répétition ne doit pas être utilisée mécaniquement pour masquer la peur d’échouer. Car elle ne pourra jamais être efficace si ce qui est répété n’est pas profondément ressenti.
Exprimez ce que vous ressentez
C’est par le support de l’émotion qu’une idée s’imprime en nous. Tant que nous n’exprimons nos idées qu’intellectuellement, nous ne pouvons pas les ressentir. Seule une croyance à forte charge émotionnelle peut nous marquer suffisamment pour transformer notre vie. Car l’émotion est un moteur. Dans une discussion, voire un conflit, exprimez votre ressenti et demandez à votre interlocuteur de le faire aussi. C’est la meilleure façon de communiquer “vrai”.
La persévérance
Faites bien la différence entre persévérer et vouloir. Vouloir insiste trop sur le besoin de réussir alors que persévérer entretient votre esprit dans une continuité et indique à votre subconscient que vous allez toujours vers le même but, sans changer de cap. Persévérer, c’est garder votre objectif présent à l’esprit et entretenir le désir de le voir se réaliser, en y revenant régulièrement mais sans pression. C’est arroser la plante, sans hâte, sans stress et sans mettre trop d’eau, avec la certitude tranquille qu’elle pousse et embellit.
Le lâcher prise
C’est abandonner la peur et la volonté pour cultiver tranquillement la certitude de la réussite. On désire quelque chose, puis on met de côté cet objectif en y pensant de temps en temps pour maintenir le subconscient dans l’idée de sa réalisation. A ce stade, il n’est plus besoin de répéter régulièrement. Lâcher prise, c’est laisser faire.
La prière
Prier, c’est demander sans vouloir, en laissant l’autre libre. C’est formuler un voeu. C’est demander, en pensée, ce que l’on souhaite obtenir, en se concentrant sur un but précis avec la certitude d’être exaucé. Prier permet de se recueillir et de méditer, de reposer l’esprit conscient et de transmettre des pensées de paix et d’amour.
L’acceptation
Rien de ce qui précède ne peut être réellement mis en pratique, s’il n’ y a pas acceptation de ce que la vie apporte. Accepter, c’est être en paix. C’est après avoir accepté que l’on peut lâcher prise, transformer ses pensées et recréer, à chaque instant, sa vie.
La pensée créatrice : un état d’esprit
La pensée créatrice est avant tout une démarche de transformation intérieure. Elle nous invite à regarder les choses à partir de nous-même et à modifier le regard que nous portons sur elles.
Cette transformation peut s’opérer de plusieurs manières. J’en note trois principales. La première consiste à observer nos pensées : comment nous les formulons, en quoi elles nous limitent dans nos actions et comment les remplacer par d’autres plus constructives. La seconde implique d’accepter de voir notre responsabilité en toute chose. Une épreuve surgit dans ma vie. Je n’en suis peut-être pas responsable personnellement, je suis par contre responsable de la façon dont je vais y réagir. Je m’explique. Quelqu’un emboutit ma voiture alors qu’elle est à l’arrêt et bien garée. A priori, je n’y suis pour rien. Et en vouloir à celui qui m’a fait cela ne changera rien au problème de réparation auquel je suis confrontée. Je suis donc, à partir de ce moment-là, seule responsable de la suite que je vais donner à cet incident.
Enfin, le troisième grand facteur de transformation, celui que je développerai aujourd’hui, concerne l’image que nous avons des autres et nos projections à leur égard.
En effet, la façon dont nous appréhendons une situation va généralement induire la manière dont nous la vivrons. Et bien souvent nous ne nous démarquerons guère de la première perception que nous en avons eue.
Si, par exemple, nous rencontrons quelqu’un qui, de prime abord, ne nous plaît pas du tout –quelles qu’en soient les raisons – nous aurons tendance à ne retenir que les critères qui nous ont fait arriver à cette appréciation et il est très vraisemblable que nous ne lui accorderons pas de deuxième chance. Nous nous en détournerons sauf si cette personne entre dans notre quotidien et que nous sommes tenus d’être en relation avec elle. Je pense entre autres à la situation très courante de l’arrivée d’un nouveau collègue. Je me souviens, au tout début de l’écriture de La pensée créatrice, avoir rencontré dans mon milieu professionnel un homme particulièrement irascible et violent. Tout le monde souffrait de son attitude tyrannique, de ses menaces verbales et aussi parfois physiques. J’eus aussitôt en mémoire un témoignage que Christian Rogelin m’avait rapporté mais que j’avais eu du mal à admettre sur le moment, malgré mon désir d’y croire. Il s’agissait de l’histoire d’une jeune femme, récemment engagée dans une parfumerie, qui subissait les reproches permanents de sa directrice dans tout ce qu’elle faisait. Christian lui avait expliqué que si l’on ne pouvait changer personne, on pouvait toujours modifier l’image que l’on avait de quelqu’un.
Changer l’image
Changer l’image, cela veut dire tout d’abord porter un regard différent sur la personne avec laquelle on a des difficultés relationnelles en imaginant qu’il y a bien une partie d’elle aimable ou appréciable. L’exercice consiste alors à s’adresser en pensée à cette partie-là et à visualiser la relation comme on aimerait la vivre. Cela peut se traduire pas des phrases comme : « Je suis certain que tu vas me comprendre” Tu es quelqu’un de bon” » Dans le cas de la jeune femme de la parfumerie, il lui était suggéré de « voir » et « d’entendre » sa directrice la féliciter régulièrement pour son travail, sa manière de recevoir les clients ou de faire les paquets [1].
Il est important de trouver des formulations adaptées à la situation mais aussi que l’on soit capable de les penser sans trop avoir à se forcer. Lorsqu’on est convaincu de s’adresser au meilleur en l’autre, cela devient plus facile à faire. Et en attendant d’en être convaincu, je suggère très sérieusement de faire « comme si ». Car plus on développe ce type de pensées et moins notre ressentiment ou notre frustration ont de force. Je l’ai expérimenté de nombreuses fois et dans des contextes parfois très difficiles.
Notre jeune femme fit donc ces exercices de visualisation et de pensées valorisantes pendant tout un week-end” Et cela fonctionna dès le lundi matin ! Non seulement sa relation avec sa directrice s’améliora mais en plus cette dernière fut mutée quinze jours après” laissant la place à une nouvelle gérante qui s’entendit encore mieux avec la jeune femme.
La même chose se produisit avec mon collègue. Encouragée par l’histoire que je viens de raconter, j’entrepris pendant quelques jours de le visualiser me parlant avec douceur et courtoisie. Et, à mon grand étonnement, il s’adressa très rapidement à moi de cette manière ! Certes, la relation ne devint pas amicale mais elle fut suffisamment satisfaisante pour ne plus laisser place à aucun conflit. En revanche, les relations de cet homme avec les autres collaborateurs de l’entreprise restèrent toujours aussi conflictuelles et il fut licencié quelques mois plus tard.
Il est à noter que dans les deux situations décrites, les personnes à la source des conflits sont parties. Ce n’est pas systématique mais je traduirai cela par l’hypothèse que lorsque nous transformons l’image que nous avons de quelqu’un, il reçoit cette image transformée. Et, comme nous venons de le voir, cela permet généralement d’améliorer la relation. Mais il est aussi possible que la personne ne soit pas prête à assumer cette nouvelle image ou se trouve à un moment de sa vie où elle ne peut s’exprimer que par le conflit. Car la prise de conscience d’un autre regard sur elle, l’entraînant en retour à une attitude plus douce, peut l’apaiser comme la déstabiliser mais ne garantit pas, malgré la « trêve » générée, que la relation puisse aller plus loin.
Comment et pourquoi ça marche ?
Je proposerai quelques réflexions à partir de ces expériences. Lorsque nous jugeons quelqu’un (en décidant par exemple qu’il ne nous plaît pas), nous nous fermons d’une certaine manière à ses bons côtés. Et il y a de fortes chances que tout notre être laisse transparaître ce jugement. Comme nous fonctionnons par affinités mais aussi télépathiquement, l’autre sent plus ou moins consciemment que nous le rejetons. Il risque donc de se fermer à son tour ou d’être encore moins agréable à notre égard. Cependant, lorsque nous changeons nos pensées, notre comportement se modifie également. C’est parfois à peine perceptible, surtout au début, car il est souvent difficile d’enclencher un processus de pensées bienveillantes envers une personne avec qui nous ne nous sentons pas bien. Mais nous lui transmettons tout de même progressivement une autre image d’elle-même, plus humaine, plus valorisante, et l’expérience montre que cela a tendance à désamorcer toute velléité de conflit. Comme si la nature profonde de notre interlocuteur s’ouvrait et répondait à cet appel.
Cela ne garantit pas que la relation soit exceptionnelle ni qu’elle dure. Cela permet plutôt une forme d’apaisement et un espace de rencontre à un certain niveau. Pas plus mais pas moins non plus. Et c’est déjà pas mal. Surtout lorsqu’on part de situations complètement bloquées, l’ouverture si infime soit-elle est toujours fort appréciable.
On peut mettre en pratique cette démarche dans toute relation, ancienne ou récente, intime ou non. Une situation peut toujours être transformée dès qu’on modifie son regard sur elle et que l’on fait confiance à l’autre dans ce qu’il a de meilleur. On peut adoucir une rupture, obtenir plus de convivialité ou de courtoisie d’un compagnon de voyage peu avenant au départ ou soutenir un inconnu en détresse, seulement en lui adressant des pensées attentionnées.
Autre gain non négligeable : entretenir ce genre de pensées fait du bien tout simplement à soi-même. Alors, franchement, pourquoi s’en priver ?
Catherine Balance
(Revue Recto-Verseau – juin 2004)